déniaiser

déniaiser

déniaiser [ denjeze ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1549 « tromper »; de dé- et niais
1Vieilli Rendre (qqn) moins niais, moins gauche. débrouiller, dégourdir, dégrossir. Ce voyage l'a un peu déniaisé. Pronom. « Afin de me déniaiser, je suis résolu de voir un peu le monde » (Voiture).
2Déniaiser un jeune homme, une jeune fille, lui faire perdre son innocence. ⇒ dessaler. P. p. adj. « La Merceret, plus jeune et moins déniaisée que la Giraud, ne m'a jamais fait des agaceries aussi vives » (Rousseau).

déniaiser verbe transitif Faire perdre sa naïveté, sa gaucherie à quelqu'un ; lui faire perdre son innocence en matière sexuelle. ● déniaiser (synonymes) verbe transitif Faire perdre sa naïveté, sa gaucherie à quelqu'un ; lui faire...
Synonymes :
- débaucher
- débrouiller
- dégauchir
- dégourdir
- délurer
- dévergonder
- séduire

déniaiser
v. tr.
d1./d Rendre moins niais. La vie indépendante l'a un peu déniaisé.
d2./d Fam. Faire perdre sa virginité à (un garçon, une fille).

⇒DÉNIAISER, verbe trans.
A.— Faire perdre à quelqu'un sa niaiserie. Ce garçon (...) il aurait fallu le déniaiser, le dégrossir, pour le rendre acceptable (LARBAUD, Jaune, 1927, p. 277).
Emploi pronom. L. qui se déniaise, sans en devenir moins sot, — chose immuable (BARB. D'AUREV., 2e Memorandum, 1839, p. 273).
B.— Faire perdre à quelqu'un son innocence dans les choses de l'amour :
Maurice (...) a joué le grand jeu de l'innocence. (...) C'est, à ma connaissance, au moins la troisième fois qu'il se fait...
LE BARON. — Déniaiser? D'une femme, c'est ordinaire, mais d'un homme, c'est plus piquant.
LA COMTESSE. — J'étais moi-même dupe de sa fausse candeur. Jusqu'au jour où je l'ai vu entreprendre la baronne...
HERMANT, M. de Courpière, 1907, I, 6, p. 7.
Emploi pronom. Je crois même (...) que nous nous... déniaisâmes, lui et moi, avec la même roulure (COURTELINE, Ronds-de-cuir, Homme qui boit, 1893, p. 217).
Prononc. et Orth. :[] ou par harmonisation vocalique [denjeze] (ds Pt ROB. et pour le lang. cour. ds WARN. 1968); je déniaise []. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. [1549 desnyaïser « leurrer, tromper » (Rob. ESTIENNE, Dict. lat. d'apr. A. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 9, p. 489)]; 1572 « tromper » (BELLEFOREST, Epist. aux princes, 184 r°, ibid.); 2. 1558 [une fille] (BONAVENTURE DES PERIERS, Nouv. récréations, nouv. 8 ds Conteurs français du XVIe s., 389 ds QUEM. Fichier). Dér. de niais; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 17. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 286. — QUEM. 2e s. t. 4 1972.

déniaiser [denjeze] v. tr.
ÉTYM. 1549; de 1. dé-, niais, et suff. verbal.
1 Rendre (qqn) moins niais, moins gauche. Débrouiller, dégourdir, dégrossir. || Ce voyage l'a un peu déniaisé.Pron. || Il s'est bien déniaisé depuis qu'il travaille. Apprendre.
1 Afin de me déniaiser, je suis résolu de voir un peu le monde.
Voiture, Lettres, 30.
1.1 Un oncle, que j'ai le plus grand intérêt à ménager, m'envoie, du fond de sa Bretagne, un petit campagnard à déniaiser et à former (…)
Labiche, Deux merles blancs, II, 6.
2 Fam. || Déniaiser un jeune homme, une jeune fille, lui faire perdre son innocence. Délurer, dessaler.(1558). Vieilli. Faire perdre sa virginité à (un jeune homme, une jeune fille).
——————
déniaisé, ée p. p. adj.
Devenu moins niais; qui a acquis une expérience (notamment érotique).
2 La Merceret, plus jeune et moins déniaisée que la Giraud, ne m'a jamais fait des agaceries aussi vives; mais elle imitait mes tons, mes accents, redisait mes mots, avait pour moi les attentions que j'aurais dû avoir pour elle (…)
Rousseau, les Confessions, IV.
3 (…) je n'ai pas encore mis le pied dehors, je ne connais rien; j'attends que je sois déniaisée, que ma mise et mon air soient en harmonie avec ce monde (…)
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 142.
4 Elle découvrait les amusements de la ville, et les joies du ménage n'étaient plus qu'un souvenir : l'amour, la coquetterie, les restaurants des Halles, Montmartre, les facilités de la vie de château et d'hôtel pendant les vacances. Déniaisée; plus de timidité ni de faiblesse de caractère.
Valery Larbaud, Amants, heureux amants, p. 128.
5 Attends ! Laisse-moi te parler ! Pendant que tu te reposais ainsi dans la paresse de ton éternité, sur tes procédés de l'An I, l'esprit de l'homme, déniaisé par toi-même ! (…) a fini par s'attaquer aux dessous de la Création (…)
Valéry, Mon Faust, p. 54.
6 Je ne fus pas blessé de cette mise au point. À vingt-deux ans, peu déniaisé, retenu par des timidités ou des dégoûts, militaire depuis longtemps, ne connaissant guère que le bordel, j'avais le sentiment de mon infériorité comme amant, ce qui se paye.
Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 180.
DÉR. Déniaisement, déniaiseur.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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